Béla Tarr, cinéaste de la pénombre

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Le cinéaste hongrois Béla Tarr a mis fin à sa carrière en 2011, après son 9e et ultime long métrage, l’immense UN CHEVAL DE TURIN. Découragé de la lourdeur du système de production de son pays, et convaincu que son cinéma n’intéressait plus le public des salles obscures, Tarr a préféré s’arrêter.

Sa signature était évidente dès les premières minutes de ses films, que l’on pense à DAMNATION ou son film fleuve SÁTÁNTANGÓ Favorisant la beauté du noir et blanc, misant sur l’implication du spectateur dans d’impressionnants plans-séquences, Béla Tarr a désormais sa place parmi les grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. Il était un poète des ombres et de la lumière, un maître de la pénombre, un des derniers, sinon le dernier, à utiliser le cinéma pour son essence première, cette affolante lumière.

Cet hommage en images montre à quel point il nous manque déjà. L’homme de 61 ans reviendra-t-il un jour sur sa décision? Comme cinéphile, il est obligatoire d’y rêver.

 

 

Krzysztof Kieślowski, 20 ans déjà

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C’est un 13 mars que le cinéaste polonais Krzysztof Kieślowski succombait à une opération à cœur ouvert, suite à une crise cardiaque. Parti beaucoup trop tôt (il n’avait que 54 ans), il est sans l’ombre d’un doute l’un des réalisateurs internationaux les plus aimés de la fin du XXe siècle. De son impressionnant DÉCALOGUE jusqu’à sa trilogie TROIS COULEURS, sans oublier toute sa période documentaire et ses premières fictions polonaises, Kieślowski a tissé son oeuvre d’une grande humanité, teintée de spiritualité et de mystère.

J’ai assisté à l’événement KIESLOWSKI, 20 APRÈS qui a eu lieu jeudi le 10 mars au Salon B de l’Espace Memoria d’Alfred Dallaire. Une très belle soirée où nous avons eu les regards éclairés de trois spécialistes du cinéma de Kieślowski: Alain Martin, journaliste, auteur et grand spécialiste du cinéaste; Yves Vaillancourt, professeur et auteur de JEUX INTERDITS, un essai philosophique sur le DÉCALOGUE; et le directeur-photo franco-québécois Philippe Lavalette, grand fan du réalisateur de LA DOUBLE VIE DE VÉRONIQUE.

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Les images d’Emmanuel Lubezki

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En fin de semaine, le directeur-photo d’origine mexicaine Emmanuel Lubezki a marqué l’histoire du cinéma avec ses images pour THE REVENANT d’Alejandro G. Iñárritu. Il est devenu le premier de sa profession à remporter trois années consécutives le prestigieux ASC Awards (le prix remit par l’American Society of Cinematographers, donc par ses pairs) et aussi le seul à l’obtenir pour une 5e fois dans sa carrière (CHILDREN OF MEN d’Alfonso Cuarón en 2006, THE TREE OF LIFE de Terrence Malick en 2011, GRAVITY d’Alfonso Cuarón en 2013, BIRDMAN d’Alejandro G. Iñárritu et maintenant THE REVENANT du même cinéaste).

Il y a aussi de très forte chance qu’il devienne le premier chef opérateur à monter sur la scène du Dolby Theater une troisième fois en trois ans pour soulever le précieux Oscar (toutes catégories confondues, c’est Walt Disney qui détient l’impressionnant record de 8 Oscar consécutifs).

En regardant les projets sur lesquels Lubezki travaille, nous pouvons nous demander jusqu’à quel point il ne devient pas coréalisateur de ceux-ci tellement son influence et sa marque sont identifiables. Impossible de le séparer des plus récents Malick et  Cuarón, et maintenant d’Iñárritu.

En attendant KNIGHT OF CUPS de Terrence Malick qui nous arrivera le 4 mars prochain, ce montage prouve sans l’ombre d’un doute que toutes les images d’Emmanuel Lubezki sont des moments cinématographiques précieux.

Le travail de Vilmos Zsigmond

Le directeur-photo d’origine hongroise Vilmos Zsigmond nous quittait le 1er janvier de cette année.

Voici un court documentaire qui survole sa carrière et démontre bien l’ampleur de son talent.

Merci pour le cinéma Monsieur Scola!

arakisko: Kiss me baby #rip #ettorescola Merci pour le cinéma Monsieur Scola!