Une des belles surprises de 2018, le mystérieux film suédois BORDER du danois Ali Abbasi
Dans un an à pareille date, la décennie 2010-2019 se terminera. Quels films de l’année 2018 nous resteront encore en tête? Impossible encore d’y répondre, mais en regardant les 30 titres qui ont marqué mes 12 derniers mois, plusieurs œuvres diffusées tôt dans l’année ressortent de manière convaincante dans le haut de mon classement.
Comment choisir le meilleur film français du nouveau siècle? Exercice périlleux pour un critique lorsque tant de créateurs nous donnent des rendez-vous dans l’obscurité, nous présentant leur histoire, leurs nombreux personnages, leur vision d’un monde qui plus que jamais hésite entre le réel et la fiction, fiction souvent dépassée par les événements du quotidien. Car depuis le début du 21e siècle, la réalité semble vouloir tuer l’imaginaire, la restreindre à des idées qui nous empêchent de rêver, qui permettent seulement de nous évader le temps d’une vue et d’en ressortir trop souvent déçu par ce manque flagrant de créativité, d’idées nouvelles. En 2012, un réalisateur plus que tout autre a compris que le cinéma demeure avant tout le plus beau des songes éveillés. Et le sien, HOLY MOTORS, nous a à la fois éblouis, bouleversés et choqués. Merci de ce bel objet cinématographique Leos Carax.
Il y a quelques jours, les critiques Eric Kohn & David Ehrlich d’IndieWire se sont amusés à lister les 25 meilleurs longs métrages français depuis le début des années 2000. Comme toujours, ce type d’exercice est périlleux, car plusieurs titres seront sacrifiés ou carrément oubliés. En plus, au Québec il demeure impossible de bien couvrir tous les films qui prennent l’affiche dans l’Hexagone, car la distribution est beaucoup plus restreinte.
Voici donc mes 50 films préférés produits en France depuis le 1er janvier 2000.
Nous sommes désormais dans la seconde moitié de cette décennie, déjà forte de nombreux films qui ont marqué chaque année depuis le début 2010. Que l’on pense à UN PROPHÈTE de Jacques Audiard en 2010, DRIVE de Nicolas Winding Refn au sommet en 2011, LEVIATHAN de Lucien Castaing-Taylor & Verena Paravel coup de poing de l’année 2012, LA VIE D’ADÈLE – CHAPITRES 1 & 2 d’Abdellatif Kechiche qui domina l’année 2013, l’impressionnant UNDER THE SKIN de Jonathan Glazer en 2014, et le magnifique LA TERRE ET L’OMBRE du colombien César Augusto Acevedo en 2015, en 2016 le cinéma a continué à nous surprendre et à se transformer.
La preuve d’une importante mutation, deux longs métrages parmi mes 30 sélections ne sont même pas sortis sur grand écran, trouvant une niche sur la plateforme Netflix (DIVINES de Houda Benyamina et INTO THE INFERNO de Werner Herzog). Il faudra s’y habituer, le géant américain risque de devenir de plus en plus attirant pour la distribution internationale d’œuvres plus pointues, qui peinent à trouver leur public en salles.
Pas vraiment de surprises, et peut-être un certain manque d’audace, ce matin à l’annonce des nominations pour la 41e édition de la cérémonie des César du cinéma français qui se tiendra le 26 février prochain. Ce sont les films MARGUERITEde Xavier Giannoli et TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE d’Arnaud Desplechin qui mènent le bal avec 11 citations chacun. Notons en premier la présence de trois films réalisés par des femmes parmi les meilleurs, fait rare aux César: MON ROI de Maïwenn, MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven et LA TÊTE HAUTE d’Emmanuelle Bercot. Très heureux de voir le duo Depardieu/Huppert nommé comme meilleur acteur et meilleure actrice malgré que leur film VALLEY OF LOVE méritait d’être davantage présent dans cette liste, particulièrement pour la réalisation de Guillaume Nicloux. Sinon nous retrouvons la majorité des films de l’hexagone qui ont débuté leur carrière au dernier Festival de Cannes (DHEEPAN, LA LOI DU MARCHÉ, MON ROI, MUSTANG, LA TÊTE HAUTE et le Desplechin).
Bref, il ne sera vraiment pas facile de prédire qui l’emportera, sachant surtout que la France a désigné MUSTANG plutôt que DHEEPAN pour les représenter aux Oscar et que le film de Deniz Gamze Ergüven est justement parmi les 5 finalistes.
Comme à chaque année, le dévoilement des artisans et des films nommés pour la prochaine Soirée des Jutra provoque son lot de réactions positives et négatives. Ce processus démocratique n’est pas une science exacte, loin de là. Mais la sélection de 2016 prouve que Québec Cinéma a enfin trouvé une méthode qui semble ratisser beaucoup plus large plutôt que de favoriser uniquement quelques titres.
Les 28 membres du jury (qui ont vu tous les longs métrages de fiction), composé d’une paire de chaque métier de l’industrie, a délibéré pendant plus de 8 heures pour en arriver à une liste de 10 semi-finalistes dans chacune des catégories, suivit d’un vote secret pour déterminer les 5 finalistes. Le jury a donc découvert ses choix en même temps que les médias et le public cet après-midi.
Contrairement à l’an passé, où la cuvée des films de 2014 s’orientait autour d’une poignée de titres (MOMMY et TOM À LA FERME de Xavier Dolan, TU DORS NICOLE de Stéphane Lafleur), plusieurs des 42 films qui ont été projeté en 2015 pouvaient prétendre à une ou de multiples nominations.
Il y a assurément beaucoup de surprises, tant chez les prétendants que chez les absents. Nous aurions pu nous attendre à voir un Patrick Huard nommé comme meilleur acteur pour son rôle de Guibord mais nous avons plutôt un Gilbert Sicotte qui a bouleversé bien des spectateurs dans PAUL À QUÉBEC. Comme toujours dans ce processus qui n’est pas sans faille, des œuvres ont semblé invisibles aux yeux des jurys (ENDORPHINE d’André Turpin serait le meilleur exemple) mais pourtant il n’en est rien car tous les films sont débattus dans toutes les catégories.
C’est le prix à payer pour tenter de satisfaire tout le monde, ce qui est vraiment impossible. Mais de voir sur cette liste SCRATCH de Sébastien Gordon et L’AMOUR AU TEMPS DE LA GUERRE CIVILE de Rodrigue Jean, en plus des citations pour le film de genre TURBO KID d’Anouk Whissell, François Simard & Yoann-Karl Whissell, cette sélection aura eu le mérite de souligner la diversité du cinéma québécois.
Nous connaîtrons la liste des gagnants le dimanche 20 mars à 20h. Voici les finalistes de la 18e Soirée des Jutra et les absents notoires, selon moi, dans les principales catégories:
Après un rattrapage de plusieurs longs métrages juste avant la périodes des fêtes et quelques autres en ce début d’année, je suis enfin prêt à dévoiler les œuvres bouleversantes, surprenantes, séduisantes, amusantes, fascinantes, éblouissantes pour moi en 2015. Toujours à la recherche du cinéma dans son essence la plus pure, c’est-à-dire des films où le langage cinématographique est bien présent et qui sont d’authentiques objets du 7e art, j’ai choisi 30 + 1 titres qui ont eu leur première à Montréal en salles, soit dans le cadre d’un festival, d’une rétrospective ou simplement d’une sortie régulière. Un seul film ne correspond pas à ce critère, ayant eu une projection dans un festival en 2014 (je vous laisse deviner lequel). Du coup, ne cherchez pas Felix & Meira de Maxime Giroux ou Sils Maria d’Olivier Assayas car ils sont dans mon top 30 de l’an passé.
2015 aura été une année exceptionnelle en cinéma! Je peux le mesurer par tous les films que je n’ai pas réussi à inclure parmi cette liste de 30 titres, de nombreux petits deuils à accepter. Il me suffit de penser à Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin, The Duke of Burgundy de Peter Strickland, La Isla Minima d’Alberto Rodríguez, Listen to me Marlon de Stevan Riley, L’amour au temps de la guerre civile de Rodrigue Jean, Taxi Téhéran de Jafar Panahi, Amy d’Asif Kapadia, Phoenix de Christian Petzold, Mission: Impossible – Rogue Nation de Christopher McQuarrie, Much Loved de Nabil Ayouch, Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitore, The Other Side de Roberto Minervini, Victoria de Sebastian Schipper, Chronicles of Polyaris de Christine Reeh, Un amour d’été de Jean-François Lesage, Le profil Amina de Sophie Deraspe, Creed de Ryan Coogler et finalement Anomalisa de Duke Johnson & Charlie Kaufman.
Tandis que d’autres absents m’ont simplement laissé de glace (ou parfois même déçu) comme Inside Out de Peter Docter & Ronnie del Carmen, L’ombre des femmes de Philippe Garrel, The Hateful Eight de Quentin Tarantino, Ville-Marie de Guy Édoin, The Big Shortd’Adam McKay, Love de Gaspar Noé, Endorphine d’André Turpin, Spotlight de Tom McCarthy, The Revenant d’Alejandro G. Iñaritu et Star Wars: The Force Awakens de J.J. Abrams.
Ce qui me surprend parmi mes 30 meilleurs film de 2015, c’est de retrouver 2 films dans mon top 10 d’un pays dont j’ignorais pratiquement la cinématographie, la Colombie. Et aussi d’y voir si peu de documentaires, seulement trois comparativement à six en 2014. Plus que jamais, ma sélection est très éclectique, montrant bien que j’aime autant des drames sous-titrés étrangers qu’un bon blockbuster américain. Alors sans plus attendre, voici mes 30 + 1 coups de cœur pour 2015…
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