Il y a des œuvres cinématographiques dont les effets qu’ils ont provoqués transcendent leurs images et l’histoire qu’elles racontent. C’est le cas d’ET DIEU…CRÉA LA FEMME de Roger Vadim, mettant en vedette Brigitte Bardot, jugé alors comme un film sulfureux aux mœurs légères. Sensuelle et épris de liberté, Bardot joue une jeune femme orpheline, Juliette, qui rêve simplement de profiter de la vie et d’être heureuse. En 1956, ce premier long métrage de Vadim lancera le mythe de sa femme aux initiales célèbres, B.B., tout en pressentant la libération sexuelle à venir qui sera confirmé environ 10 ans plus tard en France par la légalisation de la pilule.
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HAPPY END, savoir se mouiller
HAPPY END de Michael Haneke ⭐⭐1/2
Est-ce que Michael Haneke est capable de réaliser un mauvais film?
La réponse est assurément non. Mais HAPPY END expose au grand jour les limites de ce grand homme du 7e art. Pour une rare fois, Haneke semble nous cuisiner un plat dont nous connaissons déjà tous les ingrédients de sa recette. En tentant de nous surprendre ou, est-ce encore possible, de nous choquer, le réalisateur de CACHÉ se piège lui-même, prisonnier d’une dynamique lourde et désormais prévisible.
Prochainement en salles, l’année 2018
Si la majorité des listes des meilleurs films de 2017 sont déjà publiées, il nous reste les nombreuses remises de prix annuelles (Golden Globes, César, BAFTA, Oscar et beaucoup plus tard, le Gala Québec Cinéma) avant de pouvoir remiser définitivement les longs métrages des douze derniers mois.

ISLE OF DOGS de Wes Anderson en ouverture de la Berlinale
Mais n’attendons pas, projetons-nous dans un futur pas si lointain avec quelques films prévus pour 2018, des promesses cinématographiques qui donnent espoir à tous les cinéphiles gourmands.
LE DÉSERT DES TARTARES, capturer l’histoire
Il y a des films qui deviennent précieux, pour de multiples raisons. Certains parce qu’ils sont précurseurs d’une nouvelle technique cinématographique (que l’on pense à THE JAZZ SINGER d’Alan Crosland, premier film parlant) ou un film inachevé d’un cinéaste respecté (L’ENFER d’Henri-Georges Clouzot). LE DÉSERT DES TARTARES de Valerio Zurlini a lui la particularité d’avoir été tourné dans un lieu unique qui n’existe plus sous sa forme d’origine aujourd’hui. La citadelle de Bam, dans le sud-est de l’Iran, où la majorité des extérieurs du film furent tournés, a malheureusement disparu suite au terrible tremblement de terre qui secoua l’Iran en 2003, et qui a fait plus de 30 000 morts.
Cette gigantesque fortification, constituée d’un mélange de terre et de paille, construite au Ve siècle avant Jésus-Christ et inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2004, demeure en reconstruction depuis plus d’une dizaine d’années. LE DÉSERT DES TARTARES restera pour toujours le plus élogieux des témoignages de ce lieu chargé d’histoire. Et dans ce dernier long métrage de Valerio Zurlini, la citadelle de Bam peut se vanter d’en être le personnage central du récit (les intérieurs ont quant à eux été créés au mythique studio de Cinecittà).
LES LIAISONS DANGEREUSES, intentions cruelles
C’est en 1782 que tout commence sous la plume de Pierre Choderlos de Laclos. Sous forme de correspondances, nous découvrons les échanges entre la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, rivaux bourgeois qui se racontent leurs conquêtes respectives, conquêtes qu’ils abandonneront aussitôt, dans le déshonneur d’autrui si possible. Intentions cruelles qu’ils les mèneront, bien entendu, à leur perte. Il ne faut donc pas se surprendre si Roger Vadim, grand séducteur et réalisateur à scandales, s’intéresse à l’adaptation de LES LIAISONS DANGEREUSES. Connu surtout pour son 1er film provocateur, ET DIEU…CRÉA LA FEMME, Vadim réalise pourtant ici son meilleur long métrage.
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