Après les impressionnants SICARIO et ARRIVAL, il est normal de considérer BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve comme l’un des films les plus attendus cette année. Et bonne nouvelle, Roger Deakins est de retour derrière la caméra comme directeur-photo. Sortie prévue le 6 octobre 2017.
Voici de toutes nouvelles images de la suite du chef d’oeuvre de Ridley Scott, en plus d’extraits d’entrevue avec le cinéaste québécois et ses acteurs principaux, Ryan Gosling & Harrison Ford, et Monsieur Scott.
Le cinéaste hongrois Béla Tarr a mis fin à sa carrière en 2011, après son 9e et ultime long métrage, l’immense UN CHEVAL DE TURIN. Découragé de la lourdeur du système de production de son pays, et convaincu que son cinéma n’intéressait plus le public des salles obscures, Tarr a préféré s’arrêter.
Sa signature était évidente dès les premières minutes de ses films, que l’on pense à DAMNATION ou son film fleuve SÁTÁNTANGÓ Favorisant la beauté du noir et blanc, misant sur l’implication du spectateur dans d’impressionnants plans-séquences, Béla Tarr a désormais sa place parmi les grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. Il était un poète des ombres et de la lumière, un maître de la pénombre, un des derniers, sinon le dernier, à utiliser le cinéma pour son essence première, cette affolante lumière.
Cet hommage en images montre à quel point il nous manque déjà. L’homme de 61 ans reviendra-t-il un jour sur sa décision? Comme cinéphile, il est obligatoire d’y rêver.
Au mois de mars l’an passé, Gabriel Arcand était l’un des mes invités au Festival 48 Images seconde à Florac dans les Cévennes. Il me parlait qu’il allait alors entreprendre durant l’été le tournage du nouveau long métrage de Philippe Lioret. Le cinéaste de l’excellent WELCOME a tourné en grande partie au Québec son 8e long métrage, l’histoire d’un français qui apprend la mort de son père qu’il n’a pas connu et qui vivait de l’autre côté de l’Atlantique.
Avec la fermeture du cinéma Excentris, la Cinémathèque québécoise a eu la brillante idée de reprendre le flambeau de la diffusion d’un créneau précieux, celui des documentaires indépendants, majoritairement québécois. C’est par cette chance que vous pourrez tomber sous le charme du duo UN AMOUR D’ÉTÉ de Jean-François Lesage (grand prix de la compétition nationale longs métrages aux derniers RIDM) précédé du court métrage MÉTRO de Nadine Gomez dès aujourd’hui.
3e long métrage du cinéaste montréalais (en plus d’un moyen métrage UNE NUIT EN CHINE que vous pouvez voir ici), Jean-François Lesage nous confie une fois de plus à une immersion quasi sensorielle dans la métropole (après son magnifique CONTE DU MILE END), plus précisément dans les boisés du Mont-Royal bercé par l’éclairage de la lune.
En attendant JULIETA, le 20e long métrage distribué (1) de Pedro Almodóvar (qui est reparti bredouille du Festival de Cannes), pourquoi ne pas revenir sur l’ensemble de son oeuvre.
Depuis PEPI, LUCI, BOM ET AUTRES FILLES DU QUARTIER en 1980, le cinéaste espagnol a probablement réussi à créer l’une des signatures les plus fortes du cinéma international. Avec 6 présences en compétition officielle au Festival de Cannes, 2 Oscars (meilleur film en langue étrangère pour TOUT SUR MA MÈRE en 2000 et meilleur scénario original pour PARLE AVEC ELLE en 2003, fait rare pour un film étranger) et de nombreux autres prix sur l’ensemble de la planète, Almodóvar a atteint le statut enviable d’avoir des spectateurs fidèles au quatre coins du globe.
Si le titre d’origine a changé (PARIS EST UNE FÊTE a été abandonné suite aux événements récents à Paris), le nouveau film de Bertrand Bonello NOCTURAMA risque de faire jaser.
C’est au Festival de San Sebastian que les jeunes parisiens dévoileront leur plan maléfique car le Festival de Cannes a préféré ne pas les sélectionner. Pourtant, le cinéaste était de la compétition officielle avec ses deux opus précédents, SAINT LAURENT en 2014 et L’APPOLLONIDE: SOUVENIRS D’UNE MAISON CLOSE en 2011.
Après le succès de P’TIT QUINQUIN, sa série criminelle absurde sur ARTE, Bruno Dumont revient au cinéma avec MA LOUTE une comédie d’époque mettant en vedette Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi.
Tourné dans le nord, sa région natale à laquelle il est très attaché (ayant tourné la majorité de ses films), la signature de Bruno Dumont est reconnaissable dès l’arrivée de ses personnages.
Est-ce que MA LOUTE sera en compétition au prochain Festival de Cannes? Nous l’apprendrons lors de la conférence de presse du jeudi 14 avril.
Alors qu’il était encore étudiant en littérature anglaise à l’Université de Toronto, David Cronenberg, alors âgé de 23 ans, a réalisé/écrit/co-produit/co-monté le court métrage TRANSFER.
Ce tout premier film du cinéaste en devenir n’est pas très bon, mais il met déjà en place l’un des thèmes fondateurs de son oeuvre, la maladie mentale. Il suffit de penser à VIDEODROME, DEAD RINGERS, NAKED LUNCH, SPIDER et peut-être surtout A DANGEROUS METHOD pour y retrouver des éléments dans ce premier essai de 5 minutes 30.
Espérons que le réalisateur reviendra au cinéma dans les prochaines années. Il a publié récemment son 1er roman CONSUMÉS chez Gallimard et il en prépare un second.
En voyant le premier ou le deuxième film de jeunes cinéastes, il est possible de savoir que nous attendrons toujours impatiemment leur prochaine réalisation. Pour ma part, se fut le cas en découvrant les Harmony Korine, Denis Côté, Lars von Trier, Leos Carax, Hirokazu Kore-eda, David Michôd, Fatih Akin et tant d’autres.
L’américain Jeff Nichols figure au haut de cette liste. En seulement 3 longs métrages (SHOTGUN STORIES en 2007, le formidable TAKE SHELTER en 2011 et MUD en 2012), ce scénariste de grand talent a réussi à créer de grandes attentes pour tous ses projets à venir. Il sait développer des histoires accrocheuses avec des personnages souvent tourmentés mais rarement agités, hantés par leur passé et craignant souvent l’avenir. De belles métaphores sur l’Amérique contemporaine, teintées d’un esprit et d’un rythme typique des états du sud.
Présentement en compétition officielle au Festival de Berlin, son tout nouveau MIDNIGHT SPECIAL intrigue par son approche fantastique, thème sous-jacent dans son oeuvre la plus puissante et la plus achevée, TAKE SHELTER avec son acteur fétiche Michael Shannon.
Cette cavale père-fils pour protéger le jeune aux pouvoirs surnaturels nous arrivera sous peu, le 18 mars, et elle confirmera sûrement l’étendu du talent de Nichols. Il termine déjà une autre production, LOVING, qui sortira peut-être avant la fin de l’année.
En fin de semaine, le directeur-photo d’origine mexicaine Emmanuel Lubezki a marqué l’histoire du cinéma avec ses images pour THE REVENANT d’Alejandro G. Iñárritu. Il est devenu le premier de sa profession à remporter trois années consécutives le prestigieux ASC Awards (le prix remit par l’American Society of Cinematographers, donc par ses pairs) et aussi le seul à l’obtenir pour une 5e fois dans sa carrière (CHILDREN OF MEN d’Alfonso Cuarón en 2006, THE TREE OF LIFE de Terrence Malick en 2011, GRAVITY d’Alfonso Cuarón en 2013, BIRDMAN d’Alejandro G. Iñárritu et maintenant THE REVENANT du même cinéaste).
Il y a aussi de très forte chance qu’il devienne le premier chef opérateur à monter sur la scène du Dolby Theater une troisième fois en trois ans pour soulever le précieux Oscar (toutes catégories confondues, c’est Walt Disney qui détient l’impressionnant record de 8 Oscar consécutifs).
En regardant les projets sur lesquels Lubezki travaille, nous pouvons nous demander jusqu’à quel point il ne devient pas coréalisateur de ceux-ci tellement son influence et sa marque sont identifiables. Impossible de le séparer des plus récents Malick et Cuarón, et maintenant d’Iñárritu.
En attendant KNIGHT OF CUPS de Terrence Malick qui nous arrivera le 4 mars prochain, ce montage prouve sans l’ombre d’un doute que toutes les images d’Emmanuel Lubezki sont des moments cinématographiques précieux.
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