En attendant JULIETA, le 20e long métrage distribué (1) de Pedro Almodóvar (qui est reparti bredouille du Festival de Cannes), pourquoi ne pas revenir sur l’ensemble de son oeuvre.

Depuis PEPI, LUCI, BOM ET AUTRES FILLES DU QUARTIER en 1980, le cinéaste espagnol a probablement réussi à  créer l’une des signatures les plus fortes du cinéma international. Avec 6 présences en compétition officielle au Festival de Cannes, 2 Oscars (meilleur film en langue étrangère pour TOUT SUR MA MÈRE en 2000 et meilleur scénario original pour PARLE AVEC ELLE en 2003, fait rare pour un film étranger) et de nombreux autres prix sur l’ensemble de la planète, Almodóvar a atteint le statut enviable d’avoir des spectateurs fidèles au quatre coins du globe.

Durant la dernière semaine, l’excellent portail Blow-up d’Arte a survolé la carrière d’Almodóvar en 6 minutes…

…et un intéressant montage c’est retrouvé sur Vimeo, se concentrant uniquement sur la couleur rouge parmi la filmographie du père de TOUT SUR MA MÈRE…

Ce qui frappe en regardant toutes ses images et ses sons d’Almodóvar, c’est qu’il y avait en sa compagnie cette année en compétition officielle à Cannes un jeune réalisateur qui lui aussi s’intéresse particulièrement aux femmes, porte une attention précise aux couleurs vives et aux motifs qui se retrouvent devant sa caméra, et ne se gêne pas d’utiliser les émotions vives comme matières premières de ses longs métrages. Je parle bien sûr de Xavier Dolan. Si les deux cinéastes ont des affinités évidentes, en plus d’être tous les deux ouvertement gays, FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS et MOMMY sont deux films franchement différents. Avouons-le, d’une certaine façon, Almodóvar a ouvert la voie à Dolan, qui lui même avait vu l’allemand Rainer Werner Fassbinder défricher le terrain.

(1) En 1978, Pedro Almodóvar a réalisé le long métrage amateur FOLLE, FOLLE, FÓLLEME TIM! qui n’a jamais été distribué.