
Adèle Haenel & Noémie Merlant, sublimes toutes les deux dans l’admirable PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma
Quelle belle année de cinéma! Vraiment, 2019 aura su clore cette décennie en beauté, autant en fiction qu’en documentaire, avec des œuvres fortes et significatives. Très difficile de résumer les derniers mois avec seulement 30 longs métrages, ce qui représente moins de 10% des films que j’ai vus.
Ceux qui se sont taillés une place dans ma liste, ce sont des histoires et des expériences cinématographiques qui m’habitent encore, bien après avoir quitté la salle. La simple évocation de l’un de ces titres me transporte et me fait revivre les émotions et les sensations que j’ai vécu bien assis dans mon banc. Et surtout, j’ai le goût de revoir la majorité d’entre eux.

S’étourdir de bonheur dans LE GRAND BAL de Laeticia Carton
Sachant que plus de 90% des films que j’ai visionnés sont écartés, il y en a bien sûr plusieurs très bons qui ont flirté avec la 30e position. Je pense entre autres à DOGMAN de Matteo Garonne, LETO de Kirill Serebrennikov, LONG DAY’S JOURNEY INTO NIGHT de Bi Gan, L’HEURE DE LA SORTIE de Sébastien Marnier, WILCOX de Denis Côté, MONROVIA, INDIANA de Frederick Wiseman, SUNSET de László Nemes, BEATS de Brian Welsh, LES FAUVES de Vincent Mariette, DOULEUR ET GLOIRE de Pedro Almodovar, AD ASTRA de James Gray, SWALLOW de Carlo Mirabella-Davis, AMANDA de Mikhaël Hers, MONOS d’Alejandro Landes, BOOKSMART d’Olivia Wilde et SO LONG MY SON de Wang Xiaoshuai.

L’amitié sur fond de musique électronique dans BEATS de Brian Welsh
Il y aussi ceux qui n’étaient pas à la hauteur de mes attentes, même si je reconnais le talent de leur créateur, des habitués de mes listes de fin d’année. En premier THE IRISHMAN de Martin Scorsese, mais aussi les 7e et 8e longs métrages de Xavier Dolan (THE DEATH AND LIFE OF JOHN F. DONOVAN et MATTHIAS & MAXIME), THE BEACH BUM d’Harmony Korine et CA$H NEXUS de François Delisle. Un qui finira bien par se trouver une place dans mes résumés annuels, c’est le talentueux Ari Aster. Malheureusement, son MIDSOMMAR, comme son précédent HEREDITARY, ne m’aura convaincu qu’à moitié.
Impossible de tout de voir également. En cette mi-décembre, je n’aurai pas vu UNCUNT GEMS des frères Safdie, WAVES de Trey Edward Shults, LITTLE WOMEN de Greta Gerwig, LES BARBARES DE LA MALBAIE de Vincent Biron, 1917 de Sam Mendes, ATLANTIQUE de Mati Diop et tous les films de Hong Sang-soo qui ne sortiront jamais ici.
Dans le cinéma québécois, il y a eu beaucoup de créativité, particulièrement du côté féminin. Que l’on pense à L.A. TEA TIME de Sophie Bédard Marcotte, KUESSIPAN de Myriam Verreault, ANTIGONE de Sophie Deraspe, LA FEMME DE MON FRÈRE de Monia Chokri, FABULEUSES de Mélanie Charbonneau, JEUNE JULIETTE d’Anne Émond, UNE COLONIE de Geneviève Dulude-De Celles et IMPETUS de Jennifer Alleyn (même si je comptabilisais ces deux derniers films parmi ceux vus en 2018). Mais n’oublions pas les réalisateurs astucieux comme Matthew Rankin avec son 1er long THE TWENTIETH CENTURY, LE FOND DE L’AIR de Simon Beaulieu, RÉPERTOIRE DES VILLES DISPARUS de Denis Côté, SYMPATHIE POUR LE DIABLE de Guillaume de Fontenay et SOLEILS NOIRS de Julien Elie.

La route enchanteresse de L.A. TEA TIME de Sophie Bédard Marcotte
Au sommet, un long métrage se distingue de tout le lot. Une puissante oeuvre politique, rebelle, frondeuse, qui donne le goût de tout dénoncer, d’écrire de la poésie sur les murs, de crier notre amour de la vie, de la culture et de la langue française. Un cinéaste au sommet de son talent, qui trouve dans son acteur principal le parfait alter ego. Vu déjà deux fois, je me promets de le revisiter régulièrement pour me nourrir de cette décharge nécessaire, cette tornade cinématographique représentative de l’époque que nous traversons, avec ces hauts et ces bas.
Enfin, allons-y avec les 30 films bien gravés dans mon esprit, vus pour la première fois en 2019 (visionnements de presse, festivals, comme programmateur et aussi spectateur):
- SYNONYMES de Nadav Lapid
- PORTRAIT DE LA JEUNE FEMME EN FEU de Céline Sciamma
- MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
- THE LAST BLACK MAN IN SAN FRANCISCO de Joe Talbot
- LE DAIM de Quentin Dupieux
- HAPPY AS LAZARRO d’Alice Rohrwacher
- WOMAN AT WAR de Benedikt Erlingsson
- LE GRAND BAL de Laeticia Carton
- ECHO de Rúnar Rúnarsson
- JEANNE de Bruno Dumont
- THE CAVE de Feras Fayyad
- PARASITE de Bong Joon-ho
- J’AI PERDU MON CORPS de Jérémy Clapin
- ONCE UPON A TIME…IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
- A HIDDEN LIFE de Terrence Malick
- THE TWENTIETH CENTURY de Matthew Rankin
- MIDNIGHT FAMILY de Luke Lorentzen
- OUR TIME de Carlos Reygadas
- THE SOUVENIR de Joanna Hogg
- BACURAU de Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles
- THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers
- ASAKO I ET II de Ryūsuke Hamaguchi
- NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE de Frank Beauvais
- HOUSE OF THE HUMMINGBIRD de Kim-Bo-Ra
- DRAGGED ACROSS CONCRETE de S. Craig Zahler
- LES MISÉRABLES de Lajd Ly
- JOKER de Todd Philipps
- HIGH LIFE de Claire Denis
- ALEXANDRE LE FOU de Pedro Pires
- CEUX QUI TRAVAILLENT d’Antoine Russbach