
Nous sommes au début janvier 2022, mais nous pourrions presque être de nouveau le premier janvier 2021. Comme l’an dernier, la pandémie nous empêche de nous rassembler dans l’obscurité des salles, d’être ébloui par cette généreuse lumière qui nous raconte des histoires, d’ici et d’ailleurs. Heureusement, nous avons pu en profiter pleinement depuis le mois d’avril dernier, lorsque les cinémas ont enfin pu rouvrir. Et surtout, presque tous les films qui n’ont pas pu sortir en 2020, ont trouvés leur chemin jusqu’à nous.

2021, une année faste, vraiment hétéroclite comme on les aime, avec des œuvres signifiantes et marquantes. Tellement de bons films, c’est probablement un de mes tops 30 les plus difficiles que j’ai fait. Comme à chaque année, j’ai dû mettre de côté d’excellents titres, qui m’ont peut-être moins touchés, tels THE CARD COUNTER de Paul Schrader, NO SUDDEN MOVE de Steven Soderbergh, RED ROCKET de Sean Baker, THE WOMAN WHO RAN de Hong Sang-soo, WEST SIDE STORY de Steven Spielberg, HYGIÈNE SOCIAL de Denis Côté, NULLE TRACE de Simon Lavoie, NEW ORDER de Michel Franco, COMPARTIMENT NO. 6 de Juho Kuosmanen, ABOUT ENDLESSNESS de Roy Andersson, et BELFAST de Kenneth Branagh.
Malgré les 450 longs métrages que j’ai regardés, impossible de tout voir. J’aurai manqué avant la fin de l’année ou en festivals, NIGHTMARE ALLEY de Guillermo del Toro, MÈRES PARALLÈLES de Pedro Almodóvar, THE VELVET UNDERGROUND de Todd Haynes, UN HÉROS d’Asghar Farhadi, MEMORIA d’Apichatpong Weerasethakul, DAYS de Tsai Ming-liang, THE TRAGEDY OF MACBETH de Joel Coen, THE SOUVENIR PART II de Joanna Hogg, et PASSING de Rebecca Hall, PETITE MAMAN de Celine Sciamma, FLEE de Jonas Poher Rasmussen, et SHIVA BABY d’Emma Seligman.

Il y a aussi des propositions à laquelle j’ai moins adhérées, mais qui semblent plaire à plusieurs. THE POWER OF THE DOG, qui annonçait le grand retour de la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion, est sûrement le meilleur exemple. Avec son scénario qui s’égare trop longtemps avant de trouver son salut, je reconnais le talent de la réalisatrice et de son magnifique casting, mais rien à faire, je n’ai pas réussi à m’y plonger. Dans cette optique, d’autres films dont je me sentais éloignés, je pense également à ZOLA de Janicza Bravo, HOUSE OF GUCCI de Ridley Scott, BENEDETTA de Paul Verhoeven, KING RICHARD de Reinaldo Marcus Green, QUO VADIS, AIDA? de Jasmila Zbanic, TICK, TICK…BOUM! de Lin-Manuel Miranda, LA JEUNE FILLE ET L’ARAIGNÉE de Ramon Zürcher & Silvan Zürcher, l’essoufflant THE FRENCH DISPATCH de Wes Anderson, et surtout le décevant THE HAND OF GOD de Paolo Sorrentino.

La subtile mise en abyme de la talentueuse Mia Hansen-Løve avec son merveilleux BERGMAN ISLAND
Parmi les temps forts des douze derniers mois, se sont surtout des œuvres chargées d’émotions vives, avec des grands moments d’humanité, qui m’auront profondément marquées. C’MON C’MON de Mike Mills arrive presqu’au sommet, avec ce récit tout simple entre un oncle et son neveu, enveloppé d’un somptueux noir et blanc et utilisant d’une manière créative l’aspect sonore dans sa trame narrative. Une pure merveille qui fait grand bien! Deux réalisatrices ont frappé forts, Mia Hansen-Løve (BERGMAN ISLAND), et la nouvelle venue Maggie Gyllenhaal (THE LOST DAUGHTER), avec de fascinants personnages féminins, des scénarios riches tout en dentelle, et des mises en scène astucieuses.
L’attente fut longue pour le titre qui trône au sommet de mon top 30, mais notre patience a vraiment été récompensée. Responsable du meilleur film de la décennie précédente avec le chef d’œuvre HOLY MOTORS, le défi était de taille pour Leos Carax. Sa tragique comédie musicale est rien de moins que grandiose, excessive, prétentieuse, magique, touchant au sublime. Adam Driver prouve qu’il est le meilleur acteur de sa génération, et les frères Mael du duo Sparks, qu’ils ont encore un flair musical indéniable. Allez, allons-y avec mes 30 meilleurs films de 2021:

- ANNETTE de Leos Carax
- C’MON C’MON de Mike Mills
- MARIA CHAPDELAINE de Sébastien Pilote
- SERRE MOI FORT de Mathieu Amalric
- BERGMAN ISLAND de Mia Hansen-Løve
- THE LOST DAUGHTER de Maggie Gyllenhaal
- DRIVE MY CAR de Ryusuke Hamaguchi
- MÉDECIN DE NUIT de Elie Wajeman
- THE TRUFFLE HUNTERS de Michael Dweck & Gregory Kershaw
- PIG de Michael Sarnoski
- DUNE de Denis Villeneuve
- JULIE (EN 12 CHAPITRES) de Joachim Trier
- SPENCER de Pablo Larraín
- LIMBO de Ben Sharrock
- LICORICE PIZZA de Paul Thomas Anderson
- MOGUL MOWGLI de Bassam Tariq
- THE LAST DUEL de Ridley Scott
- FRANCE de Bruno Dumont
- L’ÉVÉNEMENT d’Audrey Diwan
- SUMMER OF SOUL (…OR, WHEN THE REVOLUTION COULD NOT BE TELEVISED) d’Ahmir-Khalib Thompson
- TITANE de Julia Ducournau
- DON’T LOOK UP de Adam McKay
- THE GREEN KNIGHT de David Lowery
- VAL de Leo Scott & Ting Poo
- DEHORS SERGE DEHORS de Martin Fournier & Pier-Luc Latulippe
- BAD LUCK BANGING OR LOONY PORN de Radu Jude
- ARCHIPEL de Félix Dufour-Laperrière
- STE.ANNE de Rhayne Vermette
- BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES de Junta Yamaguchi
- LE SOMMET DES DIEUX de Patrick Imbert