
TAKE SHELTER de Jeff Nichols qui annonçait la fin de cette décennie dès le début de celle-ci
Comment résumer 10 ans de cinéma parmi tous les films que j’ai vus? Depuis des semaines que je fouille mes notes, que je revisite certaines œuvres, que je consulte de nombreux sites spécialisés, pour élaguer cette liste, pour réduire des 4000 films et plus visionnés depuis le 1er janvier 2010.
Le bonheur de replonger dans toutes ces images et ses sons, c’est comme retrouver une boîte pleine de souvenirs, d’avoir une chanson d’une trame sonore qui nous revient en tête comme si elle ne nous avait jamais quittée, repenser à une séquence qui nous hante encore, mesurer le talent d’un acteur ou d’une actrice tout au long de la décennie, de faire le tour de la planète cinéma et se dire que notre époque malgré qu’elle est de plus en plus anxieuse et narcissique demeure inspirantes pour les créateurs d’ici et d’ailleurs.

MOMMY de Xavier Dolan, l’un des nombreux talents du cinéma québécois
De ma précédente liste sur mes 50 meilleurs films québécois de 2010 à 2019, trois d’entre eux se classent parmi cette sélection internationale: BESTIAIRE de Denis Côté, MOMMY de Xavier Dolan et TU DORS NICOLE de Stéphane Lafleur. Le cinéma québécois continue de se démarquer et les 10 prochaines années s’annoncent tout aussi prometteuses. Il y a aussi Denis Villeneuve dont la progression hollywoodienne a été fulgurante. Il est vraiment le réalisateur de cette décade, le seul à placer quatre de ses créations dans cette liste: ARRIVAL, SICARIO, ENEMY et BLADE RUNNER 2049. Mais pas de traces d’INCENDIES…
Car il s’agit bien de mes 100 meilleurs films de la décennie, ce qui veut dire que mon cœur parlait toujours avant ma tête. Je ne tentais pas d’évaluer quelle place se méritait chaque titre dans l’histoire du cinéma des dix dernières années, mais plutôt quelles œuvres m’habitent encore, m’ont impressionnées comme critique et surtout comme spectateur. C’est pour ça que vous ne trouverez pas aussi BOYHOOD de Richard Linklater, MOONLIGHT de Barry Jenkins, UNE SÉPARATION d’Ashgar Farhadi, AMOUR de Michael Haneke, BIRDMAN d’Alejandro González Iñárritu et de nombreux autres qui semblaient faire l’unanimité. Car si je reconnais le talent des cinéastes et les qualités indéniables de ces films, mon cœur n’y a pas embarqué.

Pleurer sa vie devant l’intense BROKEN CIRCLE BREAKDOWN de Felix van Groeningen
Je leurs ai préféré des longs métrages qui m’ont secoués, touchés profondément, où dans lesquels je me reconnaissais davantage comme POST TENEBRAS LUX de Carlos Reygadas, WUTHERING HEIGHTS d’Andrea Arnold, PLAY de Ruben Östlund et THE BROKEN CIRCLE BREAKDOWN de Felix van Groeningen.

La douloureuse poésie du puissant LA TERRE ET L’OMBRE de César Augusto Acevedo
Il y aussi ces films qui nous proposaient des univers tellement singuliers, dans lesquels nous aurions le goût d’y pénétrer, me vient en tête spontanément le chef d’oeuvre ONCLE BOONMEE CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTÉRIEURES d’Apichatpong Weerasethakul et le fascinantUNDER THE SKIN de Jonathan Glazer. Et ces réalisations qui vont bien au-delà du cinéma, qui sont politiques, militantes, comme les documentaires LEVIATHAN de Lucien Castaing-Taylor & Véréna Paravel et THE ACT OF KILLING de Joshua Oppenheimer & Christine Cynn, mais aussi en fiction comme le prouvent LA TERRE ET L’OMBRE de César Augusto Acevedo et SYNONYMES de Nadav Lapid.
Et au final, un film-fou devant tous les autres. Un créateur libre, qui prend son temps pour peaufiner à l’extrême son travail d’artisan et se remettre toujours en question. Une déclaration d’amour au 7e art portée par un acteur hors norme, une bête féroce affamée du récit des autres. Un long métrage comme il s’en fait un seul tous les dix ans.
Pour enfin se propulser dans le présent et son futur, voici mes 100 meilleurs films vus entre le 1er janvier 2010 et le 27 décembre 2019:
- HOLY MOTORS de Leos Carax
- TAKE SHELTER de Jeff Nichols
- ONCLE BOONMEE CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTÉRIEURES d’Apichatpong Weerasethakul
- PHANTOM THREAD de Paul Thomas Anderson
- WUTHERING HEIGHTS d’Andrea Arnold
- A TOUCH OF SIN de Jia Zhangke
- THE TREE OF LIFE de Terrence Malick
- LE CHEVAL DE TURIN de Béla Tarr
- SHAME de Steve McQueen
- BEASTS OF THE SOUTHERN WILD de Benh Zeitlin
- MELANCHOLIA de Lars Von Trier
- SYNONYMES de Nadav Lapid
- PORTRAIT DE LA JEUNE FEMME EN FEU de Céline Sciamma
- BARBARA de Mathieu Amalric
- UNDER THE SKIN de Jonathan Glazer
- LEVIATHAN de Lucien Castaing-Taylor & Véréna Paravel
- POST TENEBRAS LUX de Carlos Reygadas
- THE ACT OF KILLING de Joshua Oppenheimer & Christine Cynn
- ONCE UPON A TIME IN ANATOLIA de Nuri Bilge Ceylan
- INCEPTION de Christopher Nolan
- IDA de Paweł Pawlikowski
- LA TERRE ET L’OMBRE de César Augusto Acevedo
- PERSONNAL SHOPPER d’Olivier Assayas
- THE RIDER de Chloé Zao
- MAD MAX: FURY ROAD de George Miller
- MOONRISE KINGDOM de Wes Anderson
- LA VIE D’ADÈLE – CHAPITRES 1 ET 2 d’Abdellatif Kechiche
- LA GRANDE BELLEZZA Paolo Sorrentino
- COPIE CONFORME d’Abbas Kiarostami
- TU DORS NICOLE de Stéphane Lafleur
- CAROL de Todd Haynes
- ARRIVAL de Denis Villeneuve
- EMBRACE OF THE SERPENT de Ciro Guerra
- ANIMAL KINGDOM de David Michôd
- A GHOST STORY de David Lowery
- LE FILS DE SAUL de László Nemes
- TABU de Miguel Gomes
- MOMMY de Xavier Dolan
- DRIVE de Nicolas Winding Refn
- THE WITCH de Robert Eggers
- FIRST REFORMED de Paul Schrader
- YOU WERE NEVER REALLY HERE de Lynne Ramsay
- CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino
- THE MASTER de Paul Thomas Anderson
- BURNING de Lee Chang-dong
- SICARIO de Denis Villeneuve
- HAPPY HOUR de Ryūsuke Hamaguchi
- ONLY LOVERS LEFT ALIVE de Jim Jarmusch
- THE LAST BLACK MAN IN SAN FRANCISCO de Joe Talbot
- BLINDSPOTTING de Carlos López Estrada
- ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow
- MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
- HAPPY AS LAZZARO d’Alice Rohrwacher
- WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay
- SHOPLIFTERS d’Hirokazu Kore-eda
- PLAY de Ruben Östlund
- PARASITE de Bong Joon-ho
- THE BROKEN CIRCLE BREAKDOWN de Felix van Groeningen
- ENEMY de Denis Villeneuve
- A MOST VIOLENT YEAR de J.C. Chandor
- BESTIAIRE de Denis Côté
- PATERSON de Jim Jarmusch
- THE RAID de Gareth Evans
- ROMA d’Alfonso Cuarón
- GOOD TIME de Ben & Joshua Safdie
- BIRD PEOPLE de Pascale Ferran
- JAUJA de Lisandro Alonso
- FRANCES HA de Noah Baumbach
- TA’ANG de Wang Bing
- THE ASSASSIN de Hou Hsiao-hsien
- LA LA LAND de Damien Chazelle
- SPRING BREAKERS d’Harmony Korine
- THE KILLING OF A SACRED DEER de Yorgos Lanthimos
- RIGHT NOW, WRONG THEN de Hong Sang-soo
- LA CHASSE de Thomas Vinterberg
- ADIEU AU LANGAGE de Jean-Luc Godard
- CITIZEN FOUR de Laura Poitras
- LE QUATTRO VOLTE de Michelangelo Frammartino
- AMERICAN HONEY d’Andrea Arnold
- THE WAILING de Na Hong-jin
- P’TIT QUINQUIN de Bruno Dumont
- BLUE VALENTINE de Derek Cianfrance
- WHIPLASH de Damien Chazelle
- BOXING GYM de Frederick Wiseman
- THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskyi
- LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit
- DAWN OF THE PLANET OF THE APES de Matt Reeves
- CLOUDS OF SILS MARIA d’Olivier Assayas
- HARD TO BE A GOD de Aleksey German
- ATTENBERG d’Athina Rachel Tsangari
- ROGUE ONE: A STAR WARS STORY de Gareth Edwards
- HUNT FOR THE WILDERPEOPLE de Taika Waititi
- BEYOND THE BLACK RAINBOW de Panos Cosmatos
- PINA de Wim Wenders
- L’APPOLONIDE: SOUVENIRS DE LA MAISON CLOSE de Bertrand Bonello
- DARK NIGHT de Tim Sutton
- HUGO de Martin Scorsese
- L’INCONNU DU LAC d’Alain Guiraudie
- STRAY DOGS de Tsai Ming-liang
- BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve