2020 – MES 30 MEILLEURS FILMS

Un plan pour résumé cette année « maudite » tiré du film THE ASSISTANT de Kitty Green, avec la comédienne Julia Garner

Bye bye 2020! Nous nous souviendrons longtemps de ce nouveau début de décennie, bien sûr pour les multiples victimes de cette pandémie mondiale (on ne lâche pas, il y a de l’espoir pour 2021), mais d’un point de vue cinématographique c’est surtout la fermeture complète des salles pendant plus de la moitié de l’année qui nous aura déstabilisés. La majorité des gens auront battu leur record personnel de visionnement de films, mais pas dans un cinéma. Plutôt confortablement installé à la maison, sur une des multiples plateformes numériques, grandes salvatrices de notre santé mentale.

Mais venons-nous de franchir le point de non-retour? Un peu comme le télétravail versus les tours à bureaux, est-ce que les spectateurs retourneront en grand nombre dans l’obscurité pour partager le même air et les mêmes émotions que leurs voisins issus d’une autre bulle familiale que la leur? Jamais nous n’aurions pu penser de tels propos en janvier dernier, même si nous étions déjà au courant qu’un virus risquait de se propager hors des frontières de la Chine.

L’inoubliable Paula Beer, Ours d’Or de la meilleure interprétation féminine pour son personnage de UNDINE dans le film de Christian Petzold

Il est encore tôt pour mesurer l’impact que cette pandémie aura sur l’industrie cinématographique, mais une décision comme celle qu’a prise le studio Warner, de sortir simultanément sur sa plateforme HBO Max et dans les salles ses 17 productions de l’année 2021, montre que plus rien ne sera pareil. Immédiatement, Denis Villeneuve et Christopher Nolan sont montés aux barricades pour contester ce choix, le cinéaste québécois ne s’est pas gêné pour dire haut et fort que cela pourrait grandement nuire au potentiel 2e volet de sa méga production DUNE. Bref, les effets de cette crise prendront sûrement plusieurs mois, voire même quelques années, avant de pouvoir être pleinement mesurables.

Venons-en aux longs métrages qui ont marqué 2020. Premier constat, le fait que de nombreux films importants aient préféré sortir en 2021, cela a permis à plusieurs productions indépendantes de se faire davantage remarquer. C’est particulièrement frappant aux États-Unis, où quelques réalisatrices ont proposé des œuvres signifiantes: Kitty Green avec son solide drame de l’ère #metoo THE ASSISTANT, l’essentiel FIRST COW de Kelly Reichardt, Eliza Hittman et son aiguisé point de vue NEVER RARELY SOMETIMES ALWAYS, Chloé Zhao dans son lumineux NOMADLAND, et Amy Seimetz pour son impressionnant premier long métrage SHE DIES TOMORROW.

Kate Lyn Sheil dans SHE DIES TOMORROW d’Amy Seimetz, métaphore sur la peur du lendemain

La grande majorité des œuvres qui se classent dans mon top 30 ont pris des risques, qu’ils soient formels (ATLANTIS de Valentyn Vasyanovych) ou narratif (GREENER GRASS de Jocelyn DeBoer & Dawn Luebbe), ou parfois simplement en osant s’attaquer à des sujets difficiles à mettre en images ou en sons (SOUND OF METAL de Darius Marder).

En regardant ce classement, ce qui me frappe c’est la quasi-absence du cinéma français, toujours très présent année après année. Il y a seulement VERS LA BATAILLE d’Aurélien Verhnes-Lermusiaux qui se retrouve tout de même assez loin, pour sauver la mise. Cela est sûrement dû à la distribution durant cette étrange année, mais aussi à la comparaison inévitable avec l’année 2019 qui avait été exceptionnellement généreuse en drames majeurs (PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma et LES MISÉRABLES de Lajd Ly en tête de liste).

Jocelyn DeBoer, coréalisatrice et vedette de la comédie GREENER GRASS, film qu’Eugène Ionesco aurait sûrement adoré.

Plusieurs films ont frôlé la 30e position, sans pouvoir accéder à cette liste. Entre autres MANK de David Fincher, LOVERS ROCK de Steve McQueen, JUSQU’AU DÉCLIN de Patrice Laliberté, ROUBAIX, UNE LUMIÈRE d’Arnaud Desplechin, PROXIMA d’Alice Winocour, LES CHIENS-LOUPS de Dominic Leclerc, DEUX de Filippo Meneghetti, LA NUIT DES ROIS de Philippe Lacôte. Mais ne cherchez pas TENET de Christopher Nolan, le prétentieux palindrome cinématographique a montré toutes les limites de ce cinéaste surdoué.

Quelques mots sur ma première position, arrivée en toute fin d’année. Dans ce drame ponctué d’humour, il y a un désir de se questionner sur notre humanité, de ce qui nous empêche d’être pleinement heureux, comme si l’alcool pouvait réellement combler les vides que nous avons tous et toutes en nous. Dans une mise en scène sobre, mais parfaitement à l’écoute de son propos, porté par un quatuor d’acteurs en pleine possession de leurs moyens, Thomas Vinterberg aura mérité de se hisser au sommet. Sans plus attendre, voici les 30 films qui ont marqué mon année 2020:

Mads Mikkelsen, encore une fois parfait, dans ANOTHER ROUND de Thomas Vinterberg, numéro 1 dans mon classement annuel
  1. ANOTHER ROUND de Thomas Vinterberg
  2. THE ASSISTANT de Kitty Green
  3. GREENER GRASS de Jocelyn DeBoer & Dawn Luebbe
  4. SOUND OF METAL de Darius Marder
  5. IT MUST BE HEAVEN d’Elia Suleiman
  6. FIRST COW de Kelly Reichardt
  7. ATLANTIS de Valentyn Vasyanovych
  8. THERE IS NO EVIL de Mohammad Rasoulof
  9. SHE DIES TOMORROW d’Amy Seimetz
  10. UNDINE de Christian Petzold
  11. MOTHER de Rodrigo Sorogoyen
  12. NEVER RARELY SOMETIMES ALWAYS d’Eliza Hittman
  13. THE AUDITION d’Ina Weisse
  14. BAIT de Mark Jenkin
  15. BAD EDUCATION de Cory Finley
  16. APPLES de Christos Nikou
  17. ASWANG d’Alyx Ayn Arumpac
  18. BABYTEETH de Shannon Murphy
  19. THE INVISIBLE MAN de Leigh Whannel
  20. CITY HALL de Frederick Wiseman
  21. THE WILD GOOSE LAKE de Diao Yi’nan
  22. VERS LA BATAILLE d’Aurélien Verhnes-Lermusiaux
  23. NADIA, BUTTERFLY de Pascal Plante
  24. THE FOUNDATION PIT d’Andrey Gryazev
  25. IL TRADITORE de Marco Bellocchio
  26. RELIC de Natalie Erika James
  27. LE PÉRIMÈTRE DE KANSÉ d’Olivier Zuchuat
  28. NOMADLAND de Chloé Zhao
  29. PALM SPRINGS de Max Barbakow
  30. BEASTIE BOYS STORY de Spike Jonze

Une réflexion sur “2020 – MES 30 MEILLEURS FILMS

  1. vivement les salles parce qu’on a du rattrapage à faire (surtout si on n’a pas accès à des plateformes numériques)

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