La moralité chez Denis Villeneuve

Je l’avoue sans hésitation, j’ai toujours eu de la difficulté avec les films québécois de Denis Villeneuve. Mis à part son tout premier long métrage UN 32 AOÛT SUR TERRE (et même un peu avant ça, son formidable court métrage REW-FFWD réalisé à l’ONF), tous ses autres propositions cinématographiques m’ont toujours épaté visuellement mais je sortais des projections troublé par des questions d’ordre moral. Il a atteint des sommets dans l’insupportable POLYTECHNIQUE en 2009, nous plongeant au cœur de ce drame innommable comme si nous étions témoins des actes de barbaries du tueur dont je tairais le nom. Ce point de vue irrespectueux envers la mémoire des victimes m’avait outré et j’avais été soulagé de lire les mots de l’auteur et professeur André Habib dans son désormais célèbre texte MORTES TOUTES LES APRÈS-MIDI.

Si ça ne c’est guerre amélioré avec INCENDIES (pour de toutes autres raisons, mais enchaînons), j’ai retrouvé un vif intérêt dans le travail de Villeneuve depuis qu’il tourne dans la langue de Spielberg. Pourquoi? ENEMY étant davantage un film typiquement canadien-anglais avec ses questionnements schizophréniques (thème déjà très présent dans les films premiers films d’Atom Egoyan & David Cronenberg), je passerai immédiatement à PRISONERS et surtout SICARIO, ses deux longs métrages américains.

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Denis Villeneuve durant le tournage de SICARIO

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TAXI DRIVER, plus pertinent que jamais

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Il y a 40 ans sortait en salles le percutant TAXI DRIVER de Martin Scorsese. Bon moment pour revenir sur l’importance de ce film et surtout sa pertinence, encore et peut-être davantage aujourd’hui.

Écrit par le scénariste Paul Schrader (et basé sur un vrai wannabe assassin qui avait fait les manchettes en 1970, Arthur Bremer), c’est le cinéaste Robert Mulligan (TO KILL A MOCKINGBIRD) qui devait au départ réalisé et c’est Jeff Bridges qui allait devenir Travis Bickle. Heureusement pour nous, Schrader a insisté pour que Scorsese se retrouve derrière la caméra et que Robert De Niro prenne les traits du vétéran de la Marine Bickle.

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Jake Gyllenhaal en mode démolition

Si la carrière américaine du cinéaste québécois Jean-Marc Vallée a débuté avec YOUNG VICTORIA en 2009, c’est vraiment avec le solide DALLAS BUYERS CLUB en 2013 qu’il s’est fait remarqué. Surtout grâce aux Oscar mérités de Matthew McConaughey & Jared Leto, la popularité du réalisateur de CAFÉ DE FLORE n’a jamais cessé de grandir à Hollywood.

Il y a eu aussi le mal habile WILD mais qui a tout de même permi à Reese Witherspoon & Laura Dern d’obtenir chacune une nomination pour les trophées dorés de l’Academy of Motion Pictures Arts and Science l’année suivante.

Voici maintenant DEMOLITION, qui a fait l’ouverture du TIFF en septembre dernier et qui a eu des critiques mitigées, qui arrivera sur nos écrans le 8 avril prochain. Encore une fois, le personnage central du film, joué par Jake Gyllenhaal, doit surmonter une épreuve (cette fois-ci davantage émotive que physique) dans sa vie. Ça semble prometteur.