VUS ET PAS (ENCORE) VUS AU 49E FNC

Ours d’Or au dernier Festival de Berlin, l’incontournable LE DIABLE N’EXISTE PAS
du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof 
 

2020, l’année de tous les dangers. Comment construire une programmation quand la planète cinéma s’arrête complètement, pour ensuite hésiter vraiment à se relancer? À la veille de son 50e anniversaire, le Festival du Nouveau Cinéma avait tout un défi, auquel c’est ajouté une 2e vague de cette satané pandémie, venant limiter ses activités en présentiel. Mais le FNC 49 aura bien lieu, en version numérique. Il débute aujourd’hui jusqu’au 31 octobre, avec une sélection beaucoup plus proche de sa mission initiale, s’éloignant des grands noms habituels pour faire une place de choix à l’audace, aux expérimentations, à ces cinéastes dédiés complètement à leur art. Voici quelques films vus, et quelques titres attendus:

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2010-2019 50 films québécois

CHORUS

Fanny Mallette & Sébastien Ricard, le couple brisé du magnifique CHORUS de François Delisle

Quel exercice difficile et futile que de sélectionner 50 longs métrages québécois parmi les plus de 500 que j’ai vus durant les 10 dernières années, en fiction et en documentaire. La subjectivité à son paroxysme, c’est tout de même un moyen de faire un survol sur le chemin parcouru de notre cinématographie, ce porte étendard de notre culture qui est plus que jamais reconnu partout dans le monde.

Malgré les éloges et les nombreux prix, le cinéma québécois entretient une relation complexe avec son public, qui ne s’engage jamais vraiment, jamais complètement. Cette histoire d’amour semble se vivre surtout par coups de foudre, pour une oeuvre précise (MOMMY de Xavier Dolan, MONSIEUR LAZHAR de Philippe Falardeau, INCENDIES de Denis Villeneuve, GABRIELLE de Louise Archambault), la nostalgie d’une époque (LA PASSION D’AUGUSTINE de Léa Pool, LA BOLDUC de François Bouvier, LOUIS CYR de Daniel Roby, les films de Ricardo Trogi) et bien sûr l’humour dont nous avons tant de besoin (dominer par le cinéma d’Émile Gaudreault).

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UNE COLONIE, défricher le territoire

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Pour un critique de cinéma, il y a quelque chose de rassurant en voyant UNE COLONIE, l’excellent premier long métrage de fiction de Geneviève Dulude-De Celles. C’est de savoir qu’il y a encore des territoires narratifs à défricher, des sensibilités nouvelles pour explorer des thématiques qui peuvent parfois sembler usées. Depuis plus de 120 ans, les codes cinématographiques et les points de vue sont majoritairement masculins, provocant des automatismes dans notre réception et notre interprétation de ces films. Sans vouloir ouvrir le débat sur la parité, c’est réjouissant de voir l’arrivée de jeunes réalisatrices comme Dulude-De Celles et autres Sophie Bédard Marcotte (CLAIRE L’HIVER), qui nous obligent comme spectateur à nous ouvrir à de nouveaux horizons, à les suivre dans leurs explorations de cet art qui ne demande qu’à être réinventé, encore et encore.

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