
Une des scènes fortes de 2017, la tarte aux émotions dans A GHOST STORY de David Lowery
Avec près de 400 longs métrages vus en 2017, il est temps de faire un sérieux bilan de cette année cinéma. Proposer un top 30, c’est fouiller dans ce qu’il me reste de toutes ces images, certaines brutales (le BRAWL IN CELL BLOCK 99 de S. Craig Zalher me vient en tête), d’autres apaisantes (Golshifteh Farahani & Adam Driver enlacés au lit dans le sublime PATERSON de Jim Jarmusch), de cette absorption démesurée de sons et d’émotions.
Quel film succédera à FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA de Gianfranco Rosi (2016), LA TERRE ET L’OMBRE de César Augusto Acevedo (2015), UNDER THE SKIN de Jonathan Glazer (2014), LA VIE D’ADÈLE – CHAPITRES 1 & 2 d’Abdellatif Kechiche (2013), LEVIATHAN de Lucien Castaing-Taylor & Verena Paravel (2012), DRIVE de Nicolas Winding Refn (2011) et UN PROPHÈTE de Jacques Audiard (2010)?
Le cinéma est avant tout un langage, avec ses codes, ses tonalités et ses couleurs. Impossible d’aimer toutes ces langues, certains interlocuteurs nous parlant plus que d’autres. Encore une fois, les œuvres qui auront trouvées un chemin vers mon cœur de cinéphile, se sont celles qui ont risqué pour exposer leur humanité, afficher volontairement des vulnérabilités (la fameuse brèche que chantait Leonard Cohen), montrer autant le côté obscur de l’être humain (les LOVELESS d’Andreï Zviaguintsev et MISE À MORT DU CERF SACRÉ de Yorgos Lanthimos) que toute la lumière dont nous sommes capables de transmettre (les solaires CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino et VISAGES, VILLAGES d’Agnès Varda & JR).

La révélation Timothée Chalamet dans le magnifique CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino
Comme toujours, de grands absents qui ont séduit de nombreux spectateurs, mais qui m’ont laissés de glace. Je pense au phénomène GET OUT de Jordan Peele (visionné à deux reprises pourtant), au correct sans plus THREE BILBOARDS OUTSIDE EBBING, MISSOURI de Martin McDonagh et surtout à la surestimée Palme d’Or THE SQUARE de Ruben Östlund (malgré l’impressionnante séquence avec Terry Notary en homme-singe, terrorisant les convives du musée). De Cannes également, j’ai pratiquement déjà oublié les RODIN de Jacques Doillon, HAPPY END de Michael Haneke, THE BEGUILED de Sofia Coppola, L’AMANT DOUBLE de François Ozon et THE MEYEROWITZ STORIES de Noah Baumbach.
Au contraire des films cités plus haut, je n’ai malheureusement pas réussi à trouver une place dans mon top 30 pour les très beaux WONDERSTRUCK de Todd Haynes, IN THE FADE de Fatih Akin et LE REDOUTABLE de Michel Hazanavicius. Sinon, je salue quelques titres qui m’ont grandement plus dans les derniers mois: SIERANEVADA de Cristi Puiu, LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit, SAGE FEMME de Martin Provost, SPLIT de M. Night Shyamalan, OKJA de Bong Joon-ho, LOWLIFE de Ryan Prows, LANDLINE de Gillian Robespierre, LES DERNIERS PARISIENS d’Hamé & Ékoué, DETROIT de Kathryn Bigelow, MOTHER! de Darren Aronosfky, LE SEMEUR de Marine Francen, TADOUSSAC de Martin Laroche, I AM NOT YOUR NEGRO de Raoul Peck, SUR LA LUNE DE NICKEL de François Jacob, COLOSSAL de Nacho Vigalondo, LA MORT DE LOUIS XIV d’Albert Serra et LOGAN de James Mangold.

Jean-Pierre Léaud, prince du cinéma, dans LA MORT DE LOUIS XIV d’Albert Serra
Au sommet de ma liste, trône bien haut un film débordant de cinéma, d’amour et d’ingéniosité. Un petit bijou précieux qui préserve le mystère de cette chanteuse qui traversera toutes les époques. Le regard d’un cinéaste-acteur encore follement amoureux de sa muse, une actrice hors du temps capable d’aspirer toute la lumière et de nous la transmettre d’un seul geste. Un long métrage brillant sur les métiers du cinéma, sur la création et ses doutes, sur la misère d’exprimer clairement qui nous sommes.
Voici donc 30 points de vue qui ont marqué mon année 2017, films vus pour la première fois en festivals, en salles régulières, par un lien et de moins en moins en DVD/Blu-ray:
- BARBARA de Mathieu Amalric
- A GHOST STORY de David Lowery
- MISE À MORT DU CERF SACRÉ de Yorgos Lanthimos
- LOVELESS (FAUTE D’AMOUR) d’Andreï Zvyagintsev
- CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino
- PATERSON de Jim Jarmusch
- 120 BATTEMENTS PAR MINUTE de Robin Campillo
- TASTE OF CEMENT de Ziad Kalthoum
- GOOD TIME des frères Safdie
- THE SHAPE OF WATER de Guillermo del Toro
- LES AFFAMÉS de Robin Aubert
- PETIT PAYSAN d’Hubert Charuel
- LADY MACBETH de William Oldroyd
- L’ORNITHOLOGUE de João Pedro Rodrigues
- DUNKIRK de Christopher Nolan
- LES NUITS BLANCHES DU FACTEUR d’Andreï Konchalovsky
- THE LOST CITY OF Z de James Gray
- LUMIÈRES D’ÉTÉ de Jean-Gabriel Périot
- L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR d’Aki Kaurismäki
- EX LIBRIS – THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY de Frederick Wiseman
- LADY BIRD de Greta Gerwig
- AU REVOIR LÀ-HAUT d’Albert Dupontel
- AVA de Léa Mysius
- LÀ NUIT OÙ J’AI NAGÉ de Damien Manivel & Kohei Igarashi
- THE FLORIDA PROJECT de Sean Baker
- JEUNE FEMME de Leonor Serraille
- BRIMSTONE & GLORY de Viktor Jakovleski
- VISAGES, VILLAGES d’Agnès Varda & JR
- THE BIG SICK de Michael Showalter
- BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve
Et vous, vos meilleurs films de 2017?
Pour lire les autres articles de mon année cinéma 2017:
LES MEILLEURS 2017 – Documentaires
LES MEILLEURS 2017 – Films québécois
LES MEILLEURS 2017 – Premiers films
LES MEILLEURS 2017 – Révélations
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