Les multiples réels des RIDM

ridm

Pour cette 22e édition, les RIDM continuent avec brio leur mission de nous proposer de fascinants points de vue, de nous prouver que la frontière entre le réel et la fiction est plus poreuse que jamais, et de nous offrir une programmation tellement appétissante, qu’encore une fois, la principale difficulté sera de choisir.

Voici quelques œuvres qui méritent notre attention, et qui, en cette époque de fake news et de deepfake, montre que le réel de l’un peut être la fiction de l’autre.

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25e Cinémania, mi-parcours

la vérité

Le 25e anniversaire du Festival Cinémania se poursuit jusqu’à dimanche prochain. Pour faire suite à mon précédent article sur 5 films à ne pas manquer, il reste encore plusieurs pépites cinématographiques à découvrir. Entre autres, LA VÉRITÉ le tout nouveau Hirokazu Kore-eda, son premier long métrage tourné dans une autre langue que le japonais, mettant en vedette Catherine Deneuve et Juliette Binoche.

En plus d’UNE INTIME CONVICTION et LES MISÉRABLES, voici tous les films que j’ai pu voir à la mi-parcours:

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25e Cinémania, 5 films à ne pas manquer!

une jeune fille en feu2

Déjà le 25e anniversaire pour ce festival de films francophones sous-titrés en anglais, festival qui a bien grandi depuis ses débuts. Encore une fois, l’offre est alléchante pour tous ceux et celles qui raffolent de films français, belges, suisses, québécois et 13 autres pays où on s’exprime dans la langue de Molière et de Tremblay.

Les festivités débutent avec le très attendu PORTRAIT D’UNE JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma, prix du scénario au plus récent festival de Cannes. Après LA NAISSANCE DES PIEUVRES, TOMBOY et BANDE DE FILLES, la cinéaste, qui a aussi scénarisé le très touchant MA VIE DE COURGETTE, nous plonge au 18e siècle dans cet intrigant duel entre l’artiste et son insaisissable sujet, personnages campés respectivement par Noémie Merlant et Adèle Haenel. Je vous en reparlerai à la mi-parcours du festival.

Voici 5 autres longs métrages qu’il ne faudra surtout pas manquer:

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LE DAIM, changer de peau

LE DAIM de Quentin Dupieux ⭐⭐⭐⭐

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Fort de quelques-uns des plus beaux ovnis cinématographiques de la récente décennie (entre autres le pneu tueur de RUBBER et la mise en abyme sans fin de RÉALITÉ) l’univers de Quentin Dupieux continue son expansion avec probablement son oeuvre la plus aboutie et la plus pertinente, le jouissif et inquiétant LE DAIM.

Pour ce septième long métrage (NON FILM étant un moyen métrage de 42 minutes), le cinéaste trouve en Jean Dujardin son parfait alter ego, un homme qui craque pour un manteau en daim et qui s’improvisera réalisateur, suite au cadeau d’une caméra-vidéo offerte par l’ancien propriétaire du dit blouson. Là où tout bascule, c’est lorsque ce Georges prend la décision (ou est-ce celle de la peau de daim) d’être le seul a posséder une veste dans ce coin perdu des Pyrénées.

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48e FNC, mi-parcours

Mariage

Scarlett Johansson, & Adam Driver épatants dans MARRIAGE STORY de Noah Baumbach

Après 5 journées pleines et plus d’une vingtaine de films derrière la cravate, c’est déjà le moment de faire un survol du 48e Festival du Nouveau Cinéma. Année de transition au niveau de la programmation, les valeurs sûres ne déçoivent pas, mais les découvertes se font plus rares.

Vous trouverez mes courtes critiques des longs métrages A WHITE, WHITE DAY de Hlynur Pálmason, L.A. TEA TIME de Sophie Bédard Marcotte, PERDRIX d’Erwan Le Duc et SYNONYMES de Nadav Lapid dans mon texte précédent Vus et pas (encore) vus au 48e FNC.

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Vus et pas (encore) vus au 48e FNC

Synonymes

Quentin Dolmaire, Tom Mercier & Louise Chevillotte dans la décharge SYNONYMES de Nadav Lapid

En pleine saison des couleurs, l’aîné des festivals de cinéma montréalais tentera de nous en mettre plein la vue, encore une fois. Le Festival du nouveau cinéma se réinvente un peu avec l’arrivée d’une nouvelle directrice de la programmation (Zoé Protat) et quelques thématiques (une chance unique de revoir l’un des meilleurs films de la décennie, le clairvoyant TAKE SHELTER de Jeff Nichols), mais dans l’ensemble nous avons toujours ce juste mélange de titres primés dans les grands festivals et de nombreux objets cinématographiques non identifiés.

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CEUX QUI TRAVAILLENT, un beau grand bateau

CEUX QUI TRAVAILLENT d’Antoine Russbach ⭐⭐⭐⭐

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Frank, mi-cinquantaine, marié et père de cinq enfants, est avant tout un cadre qui ne compte pas ses heures de travail. Au sein d’une compagnie de transport maritime, il est précis, prévoyant, performant, impassible et il semble manquer d’empathie. Mais ça ne semble pas déranger ses employeurs, car son boulot est bien fait. Jusqu’au jour où Frank prendra une décision dans l’urgence, initiative qui aura des répercussions sur son emploi, sa famille et surtout sur lui. D’une redoutable efficacité, CEUX QUI TRAVAILLENT est le premier long métrage du cinéaste d’origine suisse Antoine Russbach, un portrait juste de notre époque sans pitié, où une violence latente rode autant dans les corridors d’une grande société que sur le quai d’un immense cargo.

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FONDATIONS, le discours de la forge

FONDATIONS d’Olivier D. Asselin ⭐⭐⭐1/2

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Tout naît du feu, de la planète sur laquelle nous habitons, aux sinueux chemins qui ont menés l’humain de l’âge de pierre à l’ère industrielle. Et ce feu sacré, certains le portent en eux, au plus profond de leur être, comme une raison de vivre, une source de combustion interne qui les rend capable de traverser de multiples épreuves sans jamais altérer leur vision, leur travail, leur vocation. Tel semble être le destin de Mathieu Collette, noble et puissant forgeron, porte étendard d’un métier qui ne veut pas mourir. Il est le protagoniste, que dis-je, le souffle et la force de FONDATIONS, nouveau documentaire d’Olivier D. Asselin, au titre évocateur d’un passé profondément ancré dans un précieux savoir-faire qu’il ne faut pas perdre, peu importe le coût.

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THE DEATH AND LIFE OF JOHN F. DONOVAN, se perdre dans la traduction

THE DEATH AND LIFE OF JOHN F. DONOVAN de Xavier Dolan ⭐⭐1/2

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Au départ, il y a eu son souvenir, celui dans lequel le très jeune Xavier Dolan a écrit une lettre à son idole Leonardo Di Caprio, vedette de son film fétiche TITANIC. Ensuite, ce fantasme, « et s’il m’avait répondu… », un projet de long métrage qui a habité longtemps le cinéaste de J’AI TUÉ MA MÈRE. Puis, il en a parlé beaucoup (trop) dans les médias, avant même que le financement soit complété, ce John F. Donovan intriguait déjà la presse internationale. Vint la rencontre entre Dolan et Jessica Chastain au Festival de Cannes, premier nom au casting en 2014, suivi de celui de Kit Harington, au sommet de sa popularité grâce à la série GAME OF THRONES, et ceux de Susan Sarandon, de Kathy Bathes et éventuellement de Natalie Portman et quelques autres. En 2016, après un long tournage en Amérique du Nord et en Europe de l’Est, avec un mirobolant budget de plus de 35 millions de dollars, les premiers échos d’un montage ardu, le refus de nombreux festivals, le remontage qui s’étire, une version de 4 heures que nous ne verrons peut-être jamais, l’année 2017 se termine et plus rien ne semble fonctionner. Finalement, c’est le TIFF qui présentera en première mondiale le 1er long métrage anglophone du jeune prodige québécois. Les premières critiques tombent, elles sont assassines, c’est la catastrophe. Cela prendra des mois avant que nous pouvions le voir au Québec, bien après nos cousins français. Et enfin, ce vendredi 23 août, THE DEATH AND LIFE OF JOHN F. DONOVAN ne pourra plus se cacher, révélé aux yeux de tous les curieux et curieuses de cette odyssée cinématographique.

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L’HEURE DE LA SORTIE, film intelligent

L’HEURE DE LA SORTIE de Sébastien Marnier ⭐⭐⭐⭐

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Le film débute sur un plan fixe du soleil, que l’on sent lourd, puissant dans sa lumière qui brûle le regard, appuyé par un son strident, qui intensifie ce sentiment de malaise. La séquence suivante, nous sommes dans une classe où un professeur ouvre précipitamment les fenêtres, comme pour remonter à la surface, retrouver un peu d’air, un ultime souffle, fixant la sueur qui perle sur les nuques de ses élèves, il avance une chaise sur le bord de l’ouverture, il y monte et en sans hésitation il se lance dans le vide. Le ton est donné, bienvenue dans L’HEURE DE LA SORTIE, le nouveau thriller du cinéaste Sébastien Marnier.

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